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Comment j´ai abandonné mon bébé dans la nature

J’avais 19 ans lorsque ma vie a chamboulé à cause d’une histoire bête qui hante encore mon esprit. A tel point que je ne suis plus tranquille. C’est la raison pour laquelle j’écrit cette histoire pour me libérer.

A l’époque, je vivais avec mes parents, à Koumassi-Sicogi. J’étais en classe de seconde. J’avais trois copines. On était inséparables. On faisait pas mal de choses ensemble. Surtout les week-ends. Je prétextais des travaux de groupe pour sortir de la maison et aller passer du bon temps avec elles. Ce sont elles qui m’ont poussée à aller pour la première fois de ma vie dans un maquis. Quelques fois, la nuit, on allait s’amuser dans les boîtes de nuit. Mais de toutes les façons, quand je sortais avec mes copines, on s’arrangeait toujours pour ne pas rentrer ivres à la maison.

Quand je suis arrivée en classe de Terminale, j’avais 19 ans. Je me croyais désormais grande, mature et indépendante. Mais jusque-là, malgré mes sorties, je n’avais pas de copain. Non pas que je n’étais pas assez jolie. Au contraire. Les garçons appréciaient beaucoup mon physique. Ils me disaient que j’étais belle et n’arrêtaient pas de me draguer. Même les professeurs, souvent. Mais curieusement, cela ne me disait rien. Je n’étais pas intéressée par les garçons. A cause de cela, mes copines me trouvaient bizarre. Personnellement, je n’avais pas la tête à ça. Ce n’est qu’en Terminale que j’ai connu mon premier homme. C’était à l’occasion d’une de nos sorties en compagnie de mes copines.

L’une d’elle m’avait branchée sur un jeune homme qu’elle connaissait et que nous avions trouvé dans la boîte de nuit où nous nous étions rendues. Je ne sais pas trop ce qui m’avait attirée chez lui. Mais je crois aussi que j’avais accepté de sortir avec lui juste parce que je le voulais.

Je voulais découvrir cette fameuse chose, le plaisir qu’il y avait dedans. A vrai dire, ce n’était pas mal du tout.

C’est le lendemain de notre soirée que nous nous sommes vus chez lui. Dès lors, Eric (le jeune homme en question) et moi, on se voyait souvent. Je ne savais pas grand’chose sur lui à part qu’il m’a dit un jour qu’il s’occupait des activités de son père. Ce dernier possédait des magasins et des constructions à Abidjan. Eric logeait donc gratuitement dans l’une de ces maisons.

Entre-temps, à l’école, un de mes profs était amoureux de moi. Cela faisait plusieurs mois qu’il me draguait. Mais, comme je l’ai dit au début, je n’avais pas d’attirance spécialement pour le sexe. Seulement, ma rencontre avec Eric, la découverte de l’amour, m’avait beaucoup changée. Alors, après plusieurs mois de tergiversation, j’ai fini par céder à mon prof.

L’une de mes copines m’avait appris qu’il était marié et avait des enfants. Je me suis donc retrouvée avec deux copains dans la même période. J’ai passé presque un an dans cette situation. Mais avec Eric, on se voyait plus souvent. Car, j’aimais être en sa compagnie et je trouvais qu’il avait de la classe.

J’ai été obligée de reprendre la Terminale, puisque j’avais échoué au Bac.

L’année suivante, juste avant la fin du premier trimestre, je suis tombée enceinte.

Personne ne le savait.

Mais les symptômes d’un début de grossesse ont attiré l’attention de ma mère.

Elle m’a contrainte à lui dire la vérité avant que mon père ne soit au courant.

Le seul problème pour moi était que je ne savais pas qui de mes deux gars était l’auteur de ma grossesse.

Quand mon père a été informé, il s’est fâché.

Il m’a battue et chassée de la maison.

Je ne savais plus où me diriger.

Aucun de mes deux amants n’a voulu endosser la responsabilité.

Mais j’ai passé quelques mois chez Eric jusqu’à mon accouchement. Il a dit que c’est la seule chose qu’il pouvait faire pour moi. Car, m’a-t-il dit, il savait que je sortais avec un autre.

De mon côté, je ne voulais pas avoir un enfant bâtard.

Je pleurais toutes les nuits et je ne comprenais pas pourquoi tout cela m’arrivait à moi.

Un jour, j’ai pris la résolution de mettre fin à tout ça.

Je n’ai pas dormi de toute la nuit, tant j’étais concentrée sur mon plan.

Puis, aux premières lueurs de l’aube, j’ai pris mon bébé dans les bras et je suis sortie de la maison, sur la pointe des pieds. J’ai emprunté un wôrô-wôrô pour me rendre dans un autre quartier. Une fois arrivée là où je voulais me rendre, je suis descendue et j’ai marché encore quelques centaines de mètres jusqu’à l’église qui se trouvait là et j’ai pénétré dans l’enceinte. Le vigile était là, mais il m’a sans doute pris pour une fidèle, puisque c’était un dimanche.

Au fond de moi, je demandais pardon à Dieu pour ce que j’allais faire. J’avais les larmes aux yeux et j’avais le cœur qui battait. Je me suis bien assurée qu’il n’y avait personne dans la salle. Je tremblais de tous mes membres. Finalement, j’ai abandonné le bébé dans une des allées. Puis, je suis ressortie précipitamment.

Pour ne pas attirer l’attention du vigile sur moi, j’ai fait comme si j’avais le bébé dans les bras en ressortant. J’avais plusieurs pagnes enroulés que je serrais contre ma poitrine.

Mon cœur continuait de battre, car si l’enfant se réveillait en pleurant à ce moment précis, j’allais être vite rattrapée et démasquée.

J’imaginais ce qui allait m’arriver.

Je n’ai eu le cœur en paix que lorsque je suis sortie de là.

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Je me suis rendue chez une tante. Je lui ai dit que mes parents m’avaient chassé de la maison. Mais j’ai tenu à lui expliquer la vérité, sauf l’épisode du bébé abandonné.

Je lui ai fait croire que j’avais perdu l’enfant pendant mon accouchement. Elle était triste pour moi.

Je suis restée chez elle durant quatre jours, puis elle est allée voir mes parents pour plaider afin que je regagne le toit familial.

Ils ont accepté, vu que j’avais traversé des moments difficiles. Pour cela, j’ai dû promettre à ma tante de ne plus recommencer.

Voilà 12 ans aujourd’hui que j’ai vécu cette histoire.

Mais de plus en plus, elle me revient à l’esprit.

Je pense à mon fils.

Je me dis que je n’ai pas été courageuse pour assumer mes responsabilités.

J’ai honte de moi quand je pense que j’ai abandonné mon enfant.

Je ne sais pas ce qu’il est devenu.

Mais j’espère qu’il a été bien accueilli dans une famille.

Et qu’il ne va trop souffrir dans la vie.

Aujourd’hui, j’ai 31 ans et je ne suis même pas sûre de rencontrer mon enfant un jour, ni même de le reconnaître.

Je regrette beaucoup mon geste aujourd’hui.

C’est pour cela que j’ai décidé d’en parler. J’espère que cela va me soulager un peu.

J’espère aussi que mon histoire pourra interpeller les jeunes filles qui seraient tentée de faire la même bêtise.

Car les erreurs du passé finissent par nous rattraper.

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